Lorsque l’on pense à l’hypnose, on pense souvent à l’hypnose de spectacle (très directive) ou à l’hypnose médicale, pour gérer la douleur. Mais il existe une forme d’hypnose très subtile et très puissante,  qui s’appelle l’hypnose conversationnelle.

Bien la maîtriser vous permet de faire passer des suggestions hypnotiques, tout en douceur.

Quels sont les différents types d’hypnose ?

L’hypnose de spectacle ou hypnotisme grand public

Bien que l’hypnose soit principalement utilisée comme outil thérapeutique, elle est régulièrement employée à des fins de divertissement dans des émissions de télévision. 

En raison de son importance historique et de sa diffusion, cette forme d’hypnose a joué un rôle important dans sa notoriété. James Braid, par exemple, a été inspiré à étudier l’hypnotisme après avoir assisté à la performance de Charles Lafontaine.

Le canadien Messmer qui s’est inspiré d’Anton Mesmer est un des grands hypnotiseurs de spectacle, de notre temps.

L’hypnose classique

L’hypnose classique est utilisée depuis des siècles dans le secteur médical. Il s’agit du type d’hypnose le plus élémentaire. En utilisant cette stratégie, un professionnel de la santé peut, par exemple, agir rapidement en vue de traiter la douleur ou préparer une intervention en un clin d’œil. 

L’hypnose classique emploie un ton monotone et rythmique et des suggestions directes, parfois un peu autoritaires “vos paupières sont lourdes”. Elle intime l’ordre de se débarrasser d’un certain symptôme ou problème. 

Il est essentiel pour le thérapeute de faire preuve d’autorité afin d’exécuter cette approche. Il est essentiel de s’assurer que le corps du client est raide ou lourd afin d’évaluer la profondeur de l’hypnose.

L’hypnose ericksonienne ou la suggestion indirecte

Milton Erickson va développer une variété d’approches qui facilitent le « lâcher prise ». Ceci peut être réalisé en employant des formulations qui réduisent la pression (permissivité des énoncés), et facilitent l’attitude positive du patient (truismes, jeux de oui, etc.) ou désarment sa résistance (négations, surprises, confusions, etc.). 

Il est très intriguant de constater que différentes façons de procéder, que l’on appelle fréquemment « suggestions indirectes », permettent à la plupart des patients d’entrer en hypnose. La fonction de l’hypnothérapeute, à son tour, change considérablement. 

Même si les suggestions externes sont la seule option possible dans certaines circonstances, comme on le voit fréquemment dans les travaux d’Erickson, l’hypnose ne peut vraiment atteindre son objectif que si elle est utilisée pour provoquer un changement qui provient du patient lui-même.

C’est une thérapie orientée solution, dans laquelle on fait appel aux ressources du patient.

L’hypnose conversationnelle, le noble art

Dans ce type d’hypnose, le patient et l’hypnothérapeute discutent et le patient est encouragé à prendre une part active à la guérison. La méthode a été développée par Gerald Brassine, qui s’est inspiré des travaux de M.H. Erickson et Kay Thompson. 

En hypnose, le thérapeute peut travailler au plus près des besoins du patient, en lui évitant par exemple de ressentir de la douleur pendant la séance. Un patient peut faire l’expérience d’une hypnose profonde, ce qui entraîne un processus de guérison autonome et spontané qui remplace le comportement négatif du patient.

Quelle est l’hypnose la plus efficace ?

Les phénomènes hypnotiques ont été largement étudiés par l’hypnose clinique,  l’hypnose médicale. L’efficacité est alors ici la suppression du symptôme, la guérison comme critère.

Sous hypnose, que la transe soit légère ou profonde, le patient peut accéder à des ressources inconscientes, qui lui permettront de changer profondément. 

Les métaphores, les suggestions hypnotiques ( directes ou indirectes), l’hypnose régressive,  l’amnésie,  sont autant d’outils à la disposition du praticien hypnothérapeute. 

L’hypnose est, certes une technique, mais lorsque celle-ci est employée et maîtrisée elle devient un art.  Un art qui provoque le changement chez l’hypnotiseur et l’hypnotisé.

Qu’est-ce que la méthode ericksonienne ?

Milton Erickson avait développé cette forme très subtile d’hypnose qui lui permettait, dans la conversation, de glisser des suggestions indirectes au patient.

Bien qu’il ait pratiqué pendant de nombreuses années l’hypnose classique, il préféra employer cette méthode nouvelle, à la fin de sa vie.

Une hypnose conversationnelle stratégique permet au thérapeute et au patient de collaborer à la guérison des symptômes causés par des expériences passées douloureuses en les désensibilisant, émotionnellement ou physiquement, et en éliminant les flashbacks, les cauchemars, la perte d’estime de soi, etc. 

Le fait est que le système nerveux contrôle les symptômes physiques, qui sont régulés par le système nerveux autonome, ce qui explique pourquoi les troubles psychosomatiques répondent particulièrement bien à cette technique. 

En outre, avec l’aide de l’hypnothérapeute, le patient reprend le contrôle des associations visuelles et émotionnelles déclenchées par les images qui l’envahissent et par son subconscient. 

En se parlant, le patient et le thérapeute établissent un état hypnotique sûr, paisible et coopératif où ils peuvent apprendre et exécuter leur tâche en ce qui concerne le traumatisme à désensibiliser, la douleur psychologique à guérir…

Comment faire de l’hypnose conversationnelle ?

L’hypnose conversationnelle emploie un langage dit, dissociatif.

  • Truismes
  • Implication
  • Suggestion ouverte
  • Suggestion avec lien 
  • Suggestion fermée 
  • Alternative illusoire 
  • Paradoxe
  • Négation
  • Questionnement, allusion
  • Absence de citation
  • Yes set: Séquence d’acceptation
  • Métaphores

Alternative illusoire:

“Préférez-vous vous asseoir sur cette chaise ou sur ce tabouret ?”

Suggestion indirecte:  Vous allez vous asseoir

Yes set: séquence d’acceptation 

Hypnothérapeute: “Vous avez pris le train pour venir jusqu’au cabinet ?”

Patient: “Oui”

Hypnothérapeute: “Vous avez trouvé facilement l’adresse ?”

Patient: “Oui”

Hypnothérapeute: “C’est la première fois que vous faites une consultation d’hypnothérapie ?”

Patient: “Oui”

Hypnothérapeute: “ ce fauteuil vous semble-t-il confortable ?”

Patient: “Oui”

Hypnothérapeute: “ que diriez-vous de fermer doucement les yeux et d’écouter ma voix ?”

Patient: “Oui” 

Truismes

“Il est naturel de se sentir bien lorsqu’on est confortablement installé dans un fauteuil “

Pour conclure:

L’hypnose conversationnelle est la forme la plus subtile d’hypnose. Elle nécessite une longue pratique pour pouvoir être appliquée de manière efficace. Le langage hypnotique devient alors un art, une façon de s’exprimer naturelle, qui envoûte les sujets.

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